Tout a commencé par un mail envoyé à Martina (regrettée coloc tchèque du premier semestre, qui s'est échappée dès qu'elle l'a pu de la solitude bleutée de l'hiver glaswegien pour retrouver la banlieue pragoise), dans une quête de manières d'échapper à la solitude bleutée potentielle d'un spring break glaswegien. "Dis, je peux venir dans dix jours ? " - question enrubannée et enrobée des politesses d'usage et des inévitables digressions qui s'imposent dès qu'on tente d'écrire quelque chose à un(e) ami(e). "Oui ! " enthousiaste en réponse, achat de billets d'avions, (Edimbourg-Prague, Prague-Paris, Paris-Glasgow, ou comment se ruiner en 30 minutes et autant de clics), et voilà la morne perspective de deux semaines à croupir dans un campus déserté définitivement éludée.
[D'autant plus éludée qu'en parallèle, un mail avait été envoyé à Morgane - Bretonne en exil écossais qui préparait en tandem avec Michael, débarqué il y a trois mois de l'Indiana, une expédition à destination des Hébrides extérieures pour la deuxième semaine d'avril : "Dis, je peux venir avec vous dans vingt jours ?", même réponse ou à peu près. Ou comment associer les compagnies de bus à son entreprise de ruine au profit de l'industrie des transports. Mais ça, c'est une autre histoire, qui viendra en temps voulu.]
Pour de vrai, tout à commencé samedi 5 avril à 2h00 du matin, au son d'un réveil qui jouait à faire semblant que la nuit était finie, même si elle n'avait en fait duré qu'une petite demi-heure. Alors, j'ai continué de faire semblant que la nuit était finie, même si la couleur du ciel s'obsitnait à me hurler le contraire. Douche, thé, tout comme si c'était le matin, et puis attraper le sac, les clés, sourire en lisant le post-it d'au-revoir collé par Barbara sur la porte ("Have an amazing time in Prague and hug Martina for me !!!", ou quelque chose d'approchant), sortir, et descendre Cathedral Street en direction de Buchanan Bus Station, en complet déphasage d'avec les créatures croisées en chemin, qui elles font semblant que la nuit n'a pas commencée. Pas ma faute si mon avion décolle d'Edimbourg à 7h30, et s'il n'y a ni bus ni train qui relient Glas' et Ed' entre 3h et 6h30.
Contre toute attente (ou pas), il y a du monde dans les rues du centre de Glasgow à 2h45 dans la nuit du vendredi au samedi, et il y a même du monde qui prend le bus de 3h pour Edimbourg. Du monde bien éthylé et fraîchement (ahem - mauvais mot) sorti des clubs, mais du monde quand même. Donc, apparemment et contre toute attente, il y a des gens qui viennent d'Edimbourg simplement pour passer leur vendredi soir à la Strathclyde Union, ce qui est une drôle d'idée, mais ne jugeons pas. Il y a aussi du monde dans les rues du centre d'Edimbourg aux alentours de 4h du matin, à moins que ce ne soit que les gens qui sortent du bus et ceux qui attendent la première navette pour l'aéroport parce que leur avion est matinal, je ne sais pas trop. La nuit va bien à Edimbourg en tout cas. Et j'aurais vu Prince's Street déserte au moins une fois dans ma vie, ce qui n'était pas gagné d'avance.
Sur la route vers l'aéroport, les choses se normalisent petit à petit, à mesure que l'heure avance. Mais la nuit commence à peser sérieusement, jusqu'à s'effondrer sur mon front pendant que j'attend l'ouverture de l'enregistrement, posée sur un siège de l'aéroport. Après, toute n'est qu'une affaire d'équilibre entre le somnanbulisme et l'auto-suggestion que si, voyons, bien sûr que j'ai dormi cette nuit, et que c'est le matin, quelle question, d'ailleurs ce n'est pas un café que je suis en train de boire? En plus, le soleil se lève, alors, la question ne se pose même plus. Matin. Réveil. Si, si... (Tout ça pour passer les 2h30 de vol dans les bras de Morphée....)
Et l'engin se pose en territoire tchèque. Une heure s'est perdue en route, mais je suis entière... et, on va dire, pas trop ensommeillée. Il fait beau, la matinée est bien avancée dans cet autre pays qui vit et bourdonne dans un langage mystérieux, et Martina m'attend (présence improbable ici, bien que ce soit son pays - mais ce n'est pas celui dans lequel je la connais) (bulle anglophone de sécurité, ancre d'amitié qui comprend le trafic des bus et connaît le chemin vers un toit et un matelas).
Prague donc, commence par l'aéroport, des nouvelles rapportées de Glasgow échangées contre celles du cru, un premier bus (il y en aura beaucoup d'autres), et la performance orchestrée des jets/jeux d'eau du centre commercial de Zlicin (en attendant un deuxième bus). Parce que dans les centre commercials pragois, ou en tout cas dans celui de Zlicin tout au bout de la ligne de métro B, le temps est rythmé par une fontaine qui se donne en spectacle et danse dix minutes au début de chaque heure. Au centre de Prague il y a une vieille horloge qui fait pareil, sans jets d'eau mais avec douze apôtre qui apparaissent à la fenêtre pour saluer la foule pendant qu'une marionette de la Mort fait tinter une cloche. Mais ça, ce sera quelques heures (et quelques bus/métro/trams) plus tard, après un détour par Hostivice (petite ville adjacente de Prague, mais on se croirait profondément avancé dans la campagne) et la maison toute neuve, toute belle, toute calme de la famille Sykorova.
Pour de vrai, tout à commencé samedi 5 avril à 2h00 du matin, au son d'un réveil qui jouait à faire semblant que la nuit était finie, même si elle n'avait en fait duré qu'une petite demi-heure. Alors, j'ai continué de faire semblant que la nuit était finie, même si la couleur du ciel s'obsitnait à me hurler le contraire. Douche, thé, tout comme si c'était le matin, et puis attraper le sac, les clés, sourire en lisant le post-it d'au-revoir collé par Barbara sur la porte ("Have an amazing time in Prague and hug Martina for me !!!", ou quelque chose d'approchant), sortir, et descendre Cathedral Street en direction de Buchanan Bus Station, en complet déphasage d'avec les créatures croisées en chemin, qui elles font semblant que la nuit n'a pas commencée. Pas ma faute si mon avion décolle d'Edimbourg à 7h30, et s'il n'y a ni bus ni train qui relient Glas' et Ed' entre 3h et 6h30.
Contre toute attente (ou pas), il y a du monde dans les rues du centre de Glasgow à 2h45 dans la nuit du vendredi au samedi, et il y a même du monde qui prend le bus de 3h pour Edimbourg. Du monde bien éthylé et fraîchement (ahem - mauvais mot) sorti des clubs, mais du monde quand même. Donc, apparemment et contre toute attente, il y a des gens qui viennent d'Edimbourg simplement pour passer leur vendredi soir à la Strathclyde Union, ce qui est une drôle d'idée, mais ne jugeons pas. Il y a aussi du monde dans les rues du centre d'Edimbourg aux alentours de 4h du matin, à moins que ce ne soit que les gens qui sortent du bus et ceux qui attendent la première navette pour l'aéroport parce que leur avion est matinal, je ne sais pas trop. La nuit va bien à Edimbourg en tout cas. Et j'aurais vu Prince's Street déserte au moins une fois dans ma vie, ce qui n'était pas gagné d'avance.
Sur la route vers l'aéroport, les choses se normalisent petit à petit, à mesure que l'heure avance. Mais la nuit commence à peser sérieusement, jusqu'à s'effondrer sur mon front pendant que j'attend l'ouverture de l'enregistrement, posée sur un siège de l'aéroport. Après, toute n'est qu'une affaire d'équilibre entre le somnanbulisme et l'auto-suggestion que si, voyons, bien sûr que j'ai dormi cette nuit, et que c'est le matin, quelle question, d'ailleurs ce n'est pas un café que je suis en train de boire? En plus, le soleil se lève, alors, la question ne se pose même plus. Matin. Réveil. Si, si... (Tout ça pour passer les 2h30 de vol dans les bras de Morphée....)
Et l'engin se pose en territoire tchèque. Une heure s'est perdue en route, mais je suis entière... et, on va dire, pas trop ensommeillée. Il fait beau, la matinée est bien avancée dans cet autre pays qui vit et bourdonne dans un langage mystérieux, et Martina m'attend (présence improbable ici, bien que ce soit son pays - mais ce n'est pas celui dans lequel je la connais) (bulle anglophone de sécurité, ancre d'amitié qui comprend le trafic des bus et connaît le chemin vers un toit et un matelas).
Prague donc, commence par l'aéroport, des nouvelles rapportées de Glasgow échangées contre celles du cru, un premier bus (il y en aura beaucoup d'autres), et la performance orchestrée des jets/jeux d'eau du centre commercial de Zlicin (en attendant un deuxième bus). Parce que dans les centre commercials pragois, ou en tout cas dans celui de Zlicin tout au bout de la ligne de métro B, le temps est rythmé par une fontaine qui se donne en spectacle et danse dix minutes au début de chaque heure. Au centre de Prague il y a une vieille horloge qui fait pareil, sans jets d'eau mais avec douze apôtre qui apparaissent à la fenêtre pour saluer la foule pendant qu'une marionette de la Mort fait tinter une cloche. Mais ça, ce sera quelques heures (et quelques bus/métro/trams) plus tard, après un détour par Hostivice (petite ville adjacente de Prague, mais on se croirait profondément avancé dans la campagne) et la maison toute neuve, toute belle, toute calme de la famille Sykorova.
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