lundi 22 octobre 2007

Waltz #2 revisited


Ce post n'a rien à voir avoir avec Glasgow, sinon que la musique d'Elliott Smith va on ne peut mieux avec le ciel blafard des matins qui n'arrivent pas à se lever et avec la nostalgie diffuse d'un lundi d'octobre qui se passera sans rien dire comme des millions d'autres avant, des millions d'autres après. Et encore, rien de tout ça n'est spécifique à Glasgow. Si, de ma fenêtre on peut presque voir le sombre bâtiment de la Royal Infirmary, qui pourrait très bien se caser une place dans le décor de Pretty Mary K. et de son "found faith in the infirmary"... mais c'est déjà un peu plus capilotracté, là.


Quatre ans et un jour, comme le temps passe...

"I'm so glad that my memory's remote
'cause I'm doing just fine, hour to hour, note to note"

jeudi 18 octobre 2007

De la prolifération des Pound Stores à Glasgow


Glasgow, paraît-il, se vante d'une plus qu'honorable troisième place dans le classement des villes européennes possédant la plus grande surface marchande - après Londres et Paris. Quelques petites balades dans le centre de Glasgow suffise à faire abandonner toute tentative de remise en cause de cette affirmation au plus mauvaise langues anti-écossaises (et/ou anglaises) : des boutiques, il y en a, et pas qu'un peu. On compte pas moins de deux centre commerciaux aux tailles forçant le respect, le long de Buchanan Street, la principale artère commerçante de la ville : les Buchanan Galleries en haut, Sain Enoch en bas. Entre les deux, car consommateur pour consommateur, autant relier les boutiques concentrées à grand renforts de boutiques (légérement) diluées, on n'est pas dépourvu... Virgin, Topshop/Topman, All Saints, Borders, Diesel, Monsoon, Apple Store, Orange, Lush, Carphone Warehouse, glurps, je me noie sous les enseigne, les vitrines, les habits, les chaussures les livres, la musique que crache les hauts parleurs. De-ci de-là, un Snax in the City, Copuccino (ancienne loge de police convertie en loge de cafetière), Starbucks, ou un bête Fish & Chips se tiennent diposés à assouvir l'appétit des shoppeurs, affamés par ces allers-retour incessants de haut en bas de la collines ; aux heures de pointe (11h-16h), des cornemuses, des joueurs de djembé ou des guitaristes rythment allégrement le flot humain qui se déversent depuis ou dans les deux artères perpendiculaires à la Buchanan : Argyle Street en bas, Sauchiehall Street en haut. Tout droit venues de l'ouest, ces deux grandes rues imitent la Buchanant libérée des voitures et se convertissent en avenues piétonnes le temps de traverser le coeur commerçant de la ville, en profitant pour se parer de leurs plus beaux étals. Merveilles du développement en chaîne, c'est les mêmes au nord ouest et au sud est : Marks&Spencer, HMV, Virgin, Clinton's Cards, etc, etc.

Pas très exotique, tout ça, n'est-ce pas? Indéniablement, il y a de quoi chopper un sacré tournis entre ces grandes surfaces nettes et rangées aux prix généralement exorbitants - ou, en tout cas, chers. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'on s'en lasse vite. Mais ce serait mésestimer Glasgow la bordélique que de réduire sa surface marchande à ces quelques multinationales bien ancrées, et ça risquerait même de la vexer, car tout ça n'est que la partie immergée de l'icebarg. Le morceau qu'on voit quand on reste dans les sentiers (... le terme "sentiers" n'étant autorisé que par la magnanimité de la licence poétique...) balisés et refuse de s'aventurer dans les coins moins lêchés. Il suffit de continuer le long d'Argyle Street pour se rendre compte que, soudainement, les choses ne sont plus pareilles. Les boutiques ne sont plus grandes, ni bien éclairées, ni bien rangées. Leurs noms ne sont plus ni pimpant ni familiers. Plus de Starbucks ou de Costa Café, à la place, des gargottes aussi discrètes que glauques. Le géant protecteur du coin, grand seigneur des bazars bon marché, s'appelle T. J. Hughes. Il vend de tout, pour rien. Autour, les Pound Stores pullulent - tout à un 1£, de la perceuse au litre d'Irn Bru en passant par le sèche-cheveux et la boîte de peinture.



La plus forte concentration en Pounds Stores de tout Glasgow se trouve sans doute sur ce tronçon de rue, mais ce n'est pas pour autant qu'ils sont tous ici : il y en a partout, dispérés dans tous les coins de la ville, parfois en grappe, parfois isolés. Et comme si ça ne suffisait pas, ce ne sont pas les seuls temples du Tout pour Rien - non, Glasgow fait mieux, ou pire, enfin, plus glaswegian en tout cas. Pour s'en rendre compte, le mieux est encore de continuer la descente vers l'est, de préférence un week-end... Au fond de l'immense parking derrière T.J. Hughes, il y une petite place qu'on imagine avoir été un ancien no-man's-land bordés d'entrepôts délabrés, qu'un jour une poignées d'écossais décalés auraient décidés de ressuscité. C'est King Courts, qui n'a de royal que le nom, une antre contre-culturelle où se côtoient quelques friperie, un marchand de guitares d'occasion, une boutique de posters, une autre de tee-shirt personnalisables, et, en bon gardien du temple, Mono, un restaurant végétalien-bar-disquaire résolument indie qui porte en guise de couronne une verrière et une tête de mouton.

Mais tout ça est encore bien sage... On peut encore continuer vers l'est, un pâté de maison derrière la rivière. Déjà, sur les trottoir ou dans les petites allées, on commence à voir des étals bordéliques où s'amassent de tout et de rien, des grand hangard proclamant être spécialisés dans le lino ou le papier peint, des enseignes colorées de "markets"... Et puis on finit par arrivé sur Gallowgate, une rue bariolée sortie de nulle par, bordés de magasins et de pubs d'un autre temps (mais, lequel?), et par une grande salle de concert ornées de néons étoilés. "Cycles Sales & Repairs", clame une enseigne à laquelles sont accrochés des vélos. Des Cut-prices, Pound stores & co. à profusion. On se rapproche du but... En face, sous une grande arche rouge accueillant les visiteurs aux "Barras", tout les week end, un des marché les plus bizarres des métropoles occidentale se déploie dans un fatras monstre sur quelques dizaines de métres carrés de rue goudronnées et de hangars peinturlurés. On entre, et, instantanément, on oublie où on est, quand, pourquoi, comment. Ca ressemble vaguement à une cité portuaire au début du siècle. A moins que ce ne soit à un souk, la grisaille et le froid en supplément, ou à une foire sans attraction ou alors simplement à un marché aux puces. Il y a des hangars, des stands, des étals, des barraques à crèpe et des roulottes à hot-dog, des gens qui s'apostrophent, partagent des cafés, achètes des fruits ou des gâteaux en contemplants les télévisions et les antiquités. Il y a des meubles, des pièces, des timbres, des théières hideuses, un pin's des Red Hot Chili Peppers qui traîne au milieu d'insignes de la "Life Saving Society", des banjos, des vieux vinyles, des DVD pirates, des casques, des plaques mortuaires, des fleurs, des fers à repasser, des posters, des miroirs déformants, des kilts, des guitares roses, des thrillers jaunis, des postes de radios, de l'encens et des champigons hallucinogènes. Des boîtes à outils. Des bibelots poussièreux. Des fripes en vrac. Des confiseries de toutes les couleurs. Des matelas. Des casseroles. Des rideaux. Enfin, vous devez avoir saisi l'idée, maintenant.


Forcément, après ça, Buchanan Street est à la fois très rassurante et très fade, pourtant elle n'est pas à plus de 20 minutes à pieds. Ca n'explique pas la prolifération des bazars et vide-greniers permanents (peut-être les greniers écossais sont-ils sans fonds?) à Glasgow, mais ça garantit que ni Marks, ni Spencer n'en viendront à bout avant très, très longtemps. Après tout, ça fait quelques siècles que Glasgow porte la casquette de ville marchande que chaque nouveau bateau dans le port enrichit un peu plus par-dessus celle de cité industrielle au développement foudroyant - ce qui implique l'abondance de choses à vendre, que tout les employés des magnat du commerces et de l'industries ne peuvent pas se permettre d'acheter au même prix que leurs patrons... Old habits die hard, or so it seems.



dimanche 7 octobre 2007

Irn Bru!


Je ne résisterai pas plus longtemps. Je ne peux décemment pas avoir passé deux semaines à Glasgow et ne pas encore avoir parlé d'une de ces bizarres idiosyncrasies qui font tout le charme de l'Ecosse (et des Ecossais). Non, non, pas le kilt. Le kilt, c'est une idiosyncrasie galvaudée (même si, j'en conviens, il en demeure quelques représentants authentiques, par exemple Geoffrey the Kiltmaker, domicilié sur Sauchiehall Street), comme beaucoup d'idiosyncrasies écossaises il est vrai. Non, je veux ici parler de ce genre de particularités qu'on ne remarque qu'en vivant dans le pays, et qui n'aideraient absolument pas l'office du tourisme de Glasgow à faire monter son chiffre d'affaire, parce que c'est ni spécialement sexy, ni spécialement remarquable.
Je vais donc dédier ce poste à... l'Irn Bru.

L'Irn Bru? Mékeskecékecetruklà? Ben, oui, je me doute bien que vous n'en avez aucune idée. Moi non plus, y a deux semaines, je n'en soupçonnais pas l'existence. Mais je m'en vais de ce pas vous expliquer tout ça, avec l'aide d'Almighty Wikipedia (qui a une page Irn Bru, oui oui, vous pouvez vérifier par vous-même que je ne me fous pas de votre gueule. Mais pas maintenant, sinon, ça sert à rien que j'écrive ce post, tsss).

La première chose à savoir, c'est que l'Irn Bru se boit. La deuxième chose à savoir, c'est que l'Irn Bru ressemble à tout ce que vous voulez, sauf à quelque chose qu'on a envie de boire. L'Irn Bru, c'est un liquide orange fluo avec des bulles, ça a le goût de sucre et de sirop pour la gorge, et c'est accessoirement le soft drink le plus vendu à Glasgow (qui est, au passage, le seul endroit au monde où ce titre n'est pas détenu par Coca-Cola), et les Glaswegians ont été très vexés quand le premier MacDo local a oublié de l'inclure à sa carte. Pourquoi? Euuuh... peut-être tout simplement parce que ça a été inventé à Glasgow (et, me direz-vous, il n'y avait qu'un Ecossais pour avoir une idée pareille, et vous n'avez peut-être pas tort).

L'Irn Bru est née en 1910, grâce à/à cause de M. Robert Barr et AG Barr & Co, qui sur le coup la baptise Iron Brew, nom appétissant s'il en est. Malheureusement cette charmante dénomination devra être modifiée 36 ans plus tard, à cause d'une stupide régulation imposant aux marques d'être "littéralement vraies", ou en d'autres termes de ne pas induire en erreur quant au contenu du produit qu'elles désignent. Or, dans l'Iron Brew, il y avait bien du fer, mais de "brew" il n'était point question, car ce n'était pas une bière, et ce n'était pas brassé. Alors, que fait-on chez AG Barr? Eh bien, on ne touche pas à la prononciation - trop dangereux pour une marque établie, on change l'orthographe...

De la composition du breuvage, on ne sait guère plus que de celle de Coca-Cola. Elle n'est connu que de deux personne chez Barr Soft Drink, et précieusement conservée sur un bout de papier enfermé dans un coffre en Suisse. D'après leur slogan, c'est "fabriqué en Ecosse, à partir de poutrelles (yumyum). D'après Wikipédia, en 1999, il y avait dedans 0.002% de citrate ferrique d'ammonium, et puis, du sucre, 32 agents aromatisants, et des colorants (mais, les trois derniers, très honnêtement, on les aurait trouvé tout seul...). Et tout ça donne un résultat très orange, très sucré, et globalement très étrange. Très bon contre les gueules des bois, également, paraît-il. Enfin. Ecossais, quoi.

Pour des informations complémentaires, je vous renvoie à ce magnifique site promotionnel, tout en flash et plein de schémas qui clignotent et d'historiques qui bougent, tout comme Bruno Latour les aime (au détail près qu'il est dépourvu de controverses digne de ce nom, mais je ne doute pas qu'il soit possible d'en dénicher une ou deux en cherchant bien) : www.irn-bru.co.uk

Quant à ceux qui souhaiteraient goûter la chose - à leur risques et périls, prière de passer commande en utilisant la fonction "publier un commentaire". Colis ou livraison à domicile, au choix (l'une prenant plus de temps que l'autre j'en ai peur). La maison décline toute responsabilité en cas d'effets secondaires non désirés.

samedi 6 octobre 2007

Sky blue sky....


Post noctambule, premier du nom. Il faut bien s'astreindre à un minimum de régularité (ahem). Donc. Il est 1h09 du matin, nous sommes samedi 6 octobre, le vendredi est officiellement révolu et avec lui, la première semaine de cours. Alors... racontons ça.


Premier point, pour l'instant, le plus fatiguant dans les cours, c'est le grimpage d'escaliers et le dévalage de côtes, inévitables du fait de la situation de l'Université, tassée à flanc de colline. Le plus déconcertant, ce n'est pas le contenu des cours, non, c'est le contenant, les innombrables "buildings" aux noms qui se ressemblent (oui, bon, ben c'est des noms d'Ecossais quoi) et la numérotation des salles et des étages, assez ésotériques au premier abord. Là aussi, c'est un corollaire du flanc de colline : selon la porte par laquelle on va entrer dans un des bâtiment, on peut se retrouver au 6e, au 3e ou en dessous du premier étage... Des fois, on a de la chance, on rentre en face des ascenseurs. Des fois, moins, et on se tape tout à pied, avant de faire trois fois le tour de l'étage pour trouver la bonne salle.
Une fois cette épreuve surmontée, les choses se passent généralement plutôt bien. Le pire qui puisse arriver, c'est de tomber sur un prof un peu trop écossais, et de buter sur l'accent qui va avec... il faut avouer que c'est une éventualité assez probable et difficile à éviter, mais, heureusement pour nous pauvres non-autochtones, le powerpoint est là pour nous aider à reconnaître les mots.

Ceci mis à part, rien de bien éreintant pour l'instant. Un cours ici dure entre 50 minutes et 1h, auquel on peut ôter un bon quart d'heure dévolu à la présentation général du cours pour la première leçons. Il y en une petite dizaine par semaine comme ça, à laquelle viendront se greffer deux ou trois heures de tutorials, qui sont en clair les cours en petit groupe pour lesquels on est censés vraiment travailler. Certes, il y a des bibliographies imposantes pour chaque cours, certes il est écrit sur la livret de présentation qu'on est censé consacrer 150h dans le semestre à chaque cours, certes tout ci et certes tout ça. N'empêche que mieux vaut avoir des choses à faire à la bibliothèque pour s'occuper les après-midi où il pleut, et gageons qu'il y en aura (surtout quand on habite juste en face de la bibliothèque).


En attendant, il ne pleut pas - enfin, plus exactement, il ne pleut plus : mercredi, le siel a plu tout ce qu'il pouvait et tout ce qu'il avait ; résultat, il n'a plus rien, et les nuages ont dû s'en aller faire des courses pour se ravitailler un peu (ils étaient tout vidés, et c'est pas étonnant, avec les trombes d'eaux qu'ils ont malencontrueusement laissées tomber l'autre jour). Du coup, il fait BEAU, avec un grand beau soleil sur le grand beau ciel bleu et une douce belle lumière automnale qui vient caresser les fauilles roussisantes des arbres. Pour présenter les choses autrement, il fait un temps qui dit "vient, ne rentre pas chez toi, comment pourrais-tu préférrer 10m2 peint en bleu, quand tu m'as, moi, été indien écossais?". Alors marchons, marchons, et ne citons pas la Marseillaise, s'il vous plaît, c'est absolument hors de propos.
Un coup vers la gauche, un coup vers la droite, un jour vers l'ouest, un jour vers l'est. Les deux sont très bien en tout cas, et très très différents. Forcément. Glasgow est construietes de telle façon qu'on ne peut jamais savoir ce qui va nous attendre au prochain tournant. Imposantes bâtisses victoriennes, pubs peints en noir, vert ou rouge, bâtiments ultra-modernes, terrains vague en travaux, grands espaces verts aérés et remplis d'arbres, immenses serres, maisons cossues alignés dans des rues ombragées, petites boutiques aux étendards de couleurs vives, cathédrale majestueuses entourée d'arbres, vieil hôpital, champs de mausolés plantés en haut d'une colline, avec vu sur les plus belles usines de Glasgow.... Cette ville est un bazar incroyable, un foutoir architectural sans logique apparente, qui change du tout au tout tous les 100m, un patchwork de couleurs, de tailles, de styles. C'est pas forcément toujours beau (même si souvent), mais ça a le mérite de ne pas être ennuyeux, et puis, si on y ajoute le soleil qui brille ou la douceur rosâtre du crépuscule, c'est charmant tout plein.



Conclusion, pour l'instant, pas vraiment de raisons de regretter mon report perpétuel à un lendemain indéfini de mes premiers pas dans la bibliothèque. Même si hum, bon, ben, va bien falloir y aller, un jour ou l'autre, hein.


mardi 2 octobre 2007

L'Internationale étudiante




Débarquer dans une université étrangère à l'étranger, faudrait pas croire que c'est original. C'a l'a peut-être été, mais ça ne l'est plus, ou en tout cas, pas ici : les non-écossais de Strathclyde se comptent par centaines, de provenances on ne peut plus diverses... Des Français en masse, certes, mais pas que ça, puisque l'Europe est abondamment représentée, de la pointe ouest de l'Espagne à la Finlande en passant par la République Tchèque (j'en conviens, ça fait un ptit détour) ; et puis, des Asiatiques, des Américains, des Australiens dans tous les coins. Toute cette faune multi-horizonale est accueillie dans les règles, qui par le Glasgow International Students Welcome Program, qui par Mr. Jim Wilson, Senior International Adviser pour Strathclyde, qui par les deux à la fois. Le but, c'est que les nouveaux arrivants totalement paumés soient un peu moins paumés, et parviennent à lier connaissance avec d'autres gens avant d'être lâchés dans la jungle de l'université (hum, enfin, jungle...).

De son côté, Jim Wilson choisit un pub de Glasgow chaque mercredi soir, et propose à tous les étudiants étrangers de s'y retrouver. Entre deux pintes de Tennents ou autres breuvages brassés localement, les accents se croisent gaiement dans le brouhaha ambiant (on ne peut pas imaginer le bruit impressionnant que peuvent produire 200 personnes en train de discuter tant qu'on ne l'a pas entendu). Et comme personne (ou presque) ne se connaît, libre à chacun d'aller voir qui il veut et de décliner son "Hi!", son nom, son orgine et son domaine d'étude.
Prérequis indispensable, avoir appris à prononcer tout ça correctement en Anglais... ce qui est facile quand on s'appelle John, Tom ou Sarah, mais pas tant que ça quand on doit transformer l'habituel "Béatrice" en "Beeatwrice". Au pire, on le répète...
Après, forcément, tout ça ne donne pas des conversations d'une grande originalité, certaines auraient même tendance à frôler la redondance. Schéma général, ou l'art de la conversation estudiantine sans frontière en kit :

"Hi! What's your name?"
"Hi! [un prénom, donc] What's yours?"
" [un autre prénom, ou le même, si ça vous amuse, mais sachez que cela comporte un risque de détournement du cours de la conversation.] Where are you from?"
"[un pays, ou une ville, ou les deux]. And you?"
"[un autre pays, ou une autre ville, ou les mêmes]"
"And... what are studying?"
[réponse, renvoie de la question. C'est rarement la même chose.]
Ensuite, au choix (bon, ça se passe toujours en anglais, alors il faudra faire un effrot d'imagination/traduction) :
- Oh, je connais quelqu'un qui vient de ----. Et je connais quelqu'un qui étudie ----.
- Je suis allé dans ton pays, une fois, j'ai bien aimé.
- Où est-ce que tu habites?
Si on arrive à dépasser ce stade, en général, la conversation commence à se diversifier un peu, même s'il reste encore quelques passages obligés, du genre "qu'est-ce que la vie est chère ici!" ou "t'as choisi quoi comme bière?"

Après, en plus de Jim Wilson, il y a le bureau d'accueil, qui s'occupent des étudiants de toutes les universités de Glasgow, et siège au Quai 11 de la Central Station tout le mois de Septembre. Les comités y sont plus réduits, parce que les évènements qui y sont organisés sont souvent payants, et parce que la Central Station, c'est un peu plus loin du campus. Là, on peut se faire offrir un chocolat chaud avant de partir découvrir la "gruesome history" de Glasgow, guidés par un barbu au sourire de Hobbit et à la robe de moine en pénitence qui connaît apparemment toutes les histoires d'éxécution, de profanations de tombes et d'assassinats de Glasgow. On peut aussi, sur un coup de tête, décider de payer 50£ pour un week-end sur Wemyss Bay et l'Isle of Bute avec une trentaine d'autres new-glaswegian (dont un tiers de français, ahem).

Wemyss Bay, c'est ce qu'on trouve quand on part de Glasgow et qu'on se dirige vers l'ouest jusqu'à tomber sur la mer, c'est-à-dire assez vite. L'Isle of Bute, c'est juste en face, un petit morceau de terre séparé du reste du pays par un petit bras de mer. Dessus, il y a entre 7000 et 8000 habitants, une tearoom "spécialisée dans la cuisine américaine" et qui fait des gâteau tellement monstrueux et couverts de crèmes et glaçage qu'il suffit de les regarder pour ne plus avoir faim, et un immense palace néo-gothique planté dans un grand parc. Malheureusement, ce samedi, le ciel était d'un gris de plomb et l'air glacé : pas de soleil qui se reflète dans la mer, juste un vent furieux qui vient gifler les passagers sur le ferry et donne envie de retrouver bien vite les canapés de la YMCA (eh oui) louée pour héberger toute la troupe... L'ambiance est un peu étrange, comme dans un groupe de gens qui se connaissent à peine et se retrouvent à passer 48h ensemble, alors qu'une fraction des Français se rassemble en meute pour commenter heut et fort -mais pas en anglais- tout ce qui passe sous leur nez, et que les autres échanges les anecdotes sur leur pays ou leurs voyage. Pourtant, c'est beau, les maisons qui longent la côté, les érables nains du jardin ou les plafonds ornés du palace... Mais cet abruti de soleil n'ouvrira pas l'oeil avant qu'on soit sur le chemin du retour.






Spécialités locales : le mead, hydromel écossais (ou pendant roux du Chouchen ;-) ), et les bons gros gateaux.