jeudi 20 décembre 2007

Un dernier avant le départ (adieux provisoires)

Puisqu'il n'est pas garanti que ce blog sera très alimenté pendant les semaines à venir (à quoi bon écrire dans un blog sur Glasgow quand on n'est pas à Glasgow), et que le dernier message commence à y dater un peu, limitons les dégâts... Un ptit post avant le départ, donc.

Les dix derniers jours à Glasgow se sont écoulés calmement, mais à un rythme plus soutenu qu'ils n'en avaient l'air... Derniers essays à rendre, derniers cours (où l'ontrécupère les questions de l'exam, merveilleux système éducatif écossais!), dernières balades dans la ville, qui, du coup, retrouve beaucoup de son charme qui s'était (un tout petit peu) fânés, premiers départs aussi, célébré par un "international dinner" mémorable...
L'appartement s'est doucement vidé, l'emploi du temps aussi. Beaucoup de temps passé avec les scubiens écossais, du coup : deux jours avec la Pom, un jour avec le Tom, il faut bien se préparer aux retrouvailles. Et puis les adieux à la Pom (pas pour longtemps, je ne m'envole qu'avec quatre jours de retard), et me faire à l'idée que dans une semaine - deux jours - un jour - douze heures - je serai en France, pour la première fois depuis quasiment trois mois.
Plus de sandwiches cheddar-concombre en guise de repas, plus de porridge au petit déjeuner, plus d'innombrable tasses de thé dans une tasse estampillé "café", plus de Tesco, Sainsbury's, Aldi, plus de collines à gravir et d'escaliers à grimper, plus d'accent écossais, plus de River Clyde ni de Buchanan Street, plus de carrefours qu'on peut traverser en diagonale, plus de cornemuses, trompettes et guitares dans les rues... Au revoir les statues de Donald Dewar (Scotland's first ever First Minister), Dr. Livingston, John Knox, Robert Burns, James Watt, au revoir les ridicule cloches lumineuses de George Square et le distributeur Barclay'sà côté de Central Station...

Dernier jour, j'en profite pour aller faire mes adieu à West End et Byres Road (Bingley-Bingleydesh), et quelques courses au passage. Il fait beau, le ciel est d'une clarté extrêmement pâle, et une fine brume s'étire dans le froid. Sitôt passée Charing Cross et arrivée du côté "Ouest", le silence règne dans les rues bordées de pavillons victoriens de pierre pâles, contrastant fortement avec le bourdonnement incessant du centre. Je croise un écureuil sur un porche, m'arrête, il s'arrête, le regarde, il me regarde. Il réfléchit au meilleur point de vue pour observer l'étrange créature qui lui fait face, se décide à escalader la balustrade, s'avance prudemment, s'arrête, essouflé ou pris de vertige, repars, s'approche, tend un regard curieux qui lui est rendu de mon côté. Et puis, d'un coup, la même réaction des deux côtés : "mais, qu'est-ce que cette créature me veut? ne va-t-elle pas me sauter dessus, me griffer, m'étouffer?". Brusques retraits simultanés. L'écureuil redescend sur le porche, je reprend ma route vers Kelvingrove Park...

Après Kelvingrove Park, Byres Road, puis Great Western Road, puis retour sur Sauchiehall Street, les bras se chargeant un peu plus de cadeaux qui vont aller alourdir la valises, et le brouillard s'épaississant de plus en plus. A sept heures, le sol est tout givré et on ne voit pas à 10 mètres ; la nuit sera froide.

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