jeudi 6 décembre 2007

Au feu!

L'Ecosse hiberne (ce blog aussi, d'ailleurs, soit dit en passant). Ce n'est pourtant même pas encore l'hiver. Mais, me direz-vous, que faire d'autre qu'hiberner, quand le soleil se lêve péniblement à 8h30, pour repartir sous sa couette à 15h45, en passant les quelques heures où il est éveillé à se traînasser sous un épais duvet de nuages?... Eh bien, pas grand chose en effet, vous répondrai-je. Le temps n'est plus trop aux excursions ou aux randonnées, puisque le temps d'arriver quelque part, il fait déjà tout noir, et on ne voit plus rien.
Donc, ne parlons pas de l'Ecosse. Parlons plutôt des réjouissances de la vie "on-campus" et de la non-douilleterie des nid fournis par l'Université pour que ses étudiants puissent hiberner eux aussi, de ces espèces de blocs en fait pas trop moches où sont entassées des chambres de 10m2, des cuisines, des salles de bain, et des murs bleus, bleus, bleus...... Pas le summum du confort, mais on comprend vite que le souci principal des concepteur, ce n'est pas le confort, mais la sécurité. Et encore, pas n'importe quelle sécurité. Leur névrose, c'est le feu.
Héritage de l'incendie de Londres de 1625? Craintes dues à la manie des feux d'artifices des écossais? Sombres soupçons de pyromanie portés sur le fantôme de Napoléon?
Autant de questions toujours sans réponse (encore une énigme, tiens!).

Ce qui est sûr, la sécurité incendie est ultra blindée. Après un petit film à l'arrivée, expliquant qu'il ne fallait pas cuisiner en état d'ébriété (...) et qu'il ne fallait surtout pas empêcher les portes coupe-feu de se fermer, en particulier celle de la cuisine (la notre étant bien sûr à peu près constamment maintenue ouverte à grand renfort de tabourets, boîtes de conserves et parfois du canapé), certains malchanceux on pu découvrir à leur frais qu'il coûtait plus cher, les jours d'inspections, d'avoir couvert un détecteur de fumée d'un sac plastique que d'avoir perforé sa poubelle. Parce que le détecteur de fumée, c'est un personnage centrale de la vie des campus britanniques. Il y en a.... euh... un par chambre, un par couloir, un par cage d'escalier, plus un détecteur de chaleur dans chaque cuisine... ce qui fait donc.... euh.... beaucoup sur l'ensemble du campus. Et si un jour passe sans qu'un ne déclenche une alarme, c'est soit que tout le monde est en vacance, soit que quelque chose de terriblement grave (e.g. cyclone, tremblement de terre, raz de marée, explosion d'un des réacteurs nucléaires de la brasserie Tennents) empêche le système de fonctionner.

Pourtant il n'y a jamais le feu. Des fois la soupe crame dans sa casserole à minuit, des fois quelqu'un a pulvériser un aérosol à 3h du matin, des fois de la fumée est allée titiller le détecteur de fumée du couloir à 1 de l'après-midi; des fois c'est simplement un test routinier pour vérifier si tout va bien. A chaque fois, même rengaine. Tududu strident sciant les oreilles et malmenant les coeurs sensibles. Sursaut initial, brusque reprise de conscience. Ah, oui, alarme incendie. Attraper un pull, une veste, des chaussures. Ne pas oublier sa clé, ce serait bête. Et fuir, fuir le plus vite possible cet assaut de décibels même pas harmonisés.
On se retrouve donc dehors, devant le bloc, avec les voisins des autres étage, dans un rassemblement plus ou moins pittoresque (des dormeurs recouverts de leur couette, des doucheurs à moitié rhabillés, des assortiment d'yeux mi-clos et de baillements déchirants, des concerts de dents qui claquent). Puis on attend, sagement, que les pompiers soient allés vérifier que rien n'allait mal.

Ah! Pompier sur un campus! quel métier périlleux et excitant! que de risques et de dangers à affronter! Tout l'attirail sorti pour uniquement monter trois volées de marches et jeter un oeil dans quatre appartements vide... plusieurs fois par jour.... des fois par nuit... Et encore parvenir, pourtant, à à garder son calme et son sourire en expliquant pour la énième fois que les portes des cuisines, il faut les fermer, s'il vous plaît, elles sont pas coupe-feu pour rien, vous savez. Oui oui, on sait. D'ailleurs c'est pour ça qu'on va les rouvrir en rentrant.

Fin du Tududu intenable, fermeture de la parenthèse, tout le monde remonte dans son nid bleu, et reprend ses activités où il les avait arrêtées.

1 commentaire:

Ellinoä a dit…

RELOU!!!!

:-O

Heureusement que moi c'est pas comme ca...