Le vendredi s'était fini tard, le samedi a donc commencé tard... Mais pas trop, parce qu'il fallait aller récupérer un lot de flyers promouvant le groupe émergeant (George Acan, ou quelque chose comme ça, si ma mémoire ne me joue pas trop de tour) dont Charlotte et une de ses co-exilées essaye de diffuser le nom (avec plus ou moins de succès, cf mes doutes). Rendez-vous donc avec le monsieur en manteau noir et cheveu blanc qui a pris les musicien sous son aile et qui, aidé par les revenus conséquents que lui ont apporté ses années de services à une firme de chimie, finance une opération de promotion visant à aboutir sur un contrat avec une maison de disque avant la fin de l'année. Le rendez-vous a été donné devant un café végétarien pour le transfert de la marchandise (en papier), et nonobstant une petite embrouille autour d'un sucre qui a plongé dans un café noir alors qu'il aurait dû finir dans un café au lait, qui se solde sur l'abandon par Charlotte de son employeur avec deux tasses de café fumant dans les mains, nous avons vite fait d'aller réveiller les Français qui vivent parmi les restes du champ de bataille qui fut festif la veille au soir.
D'ailleurs ce détour n'avait pas vraiment d'autre but que de tirer de pauvres âmes épuisées d'un sommeil réparateur, parce que ce n'est pas avec eux que nous avons prévu de passer la journée : direction le centre de Manchester, pour marcher en prenant notre temps vers le seuil de l'hôtel Hilton de la ville. Non, pas de repas de luxe au programme, mais un rendez-vous avec des vrais anglais, amis de mes parents (et de moi, en fait, aussi), qui ont la gentillesse de venir nous chercher en voiture pour nous emmener chez eux, à Chester (une cinquantaine de kilomètres plus loin). Changement radical d'ambiance, des couloirs rudimentaires de la résidence universitaire auconfort chaleureux de la maison familiale anglaise.. Et, entre les jeux des deux petits garçons de 6 et 9 ans, le thé, les chocolat, suivis de l'apéritif, puis du repas à proprement parler (poulet rôti-salade-riz à l'iranienne puis cheesecake à la vanille), et les discussions avec les parents sur des sujets allant de "Avons-nous le droit, en tant qu'humains, de ne pas disparaître?" à "Google marque-t-il la mort de l'éducation et de la curiosité?" en passant par la qualité de vie londonienne et l'apprentissage en immersion d'une langue étrangère, l'après-midi et la soirée se déroulent fort agréablement, et ne finissent même pas trop tard (le dîner à l'heure anglaise, ça a ses avantages).
Retrouvailles ensuite avec la faune étudiante internationale, toujours tassée dans une cuisine, et avec les joies de la présentation éclair à des parfaits inconnus qu'on sait qu'on ne reverra jamais, histoire de se souvenir d'où on vient, et où on retourne. Le lendemain sera lui tranquille, commençant lui aussi assez tard, d'ailleurs, au son mêlé du violon et de la techno d'un des colocs de Charlotte. Retour dans le couloir toujours ravagé du premier soir (ah ça, pour la débauche, y a du monde, pour le ménage, beaucoup moins...), le temps de motiver les troupes pour un circuit mancunien qui nous conduira devant l'hôtel de ville puis dans la magnifique bibliothèque néo-gothique fondée par John Rylands, toute en voûtes, vitraux et tables en bois sombre, et dont les étagères croûlent sous le poids des vieux ouvrages reliés de cuir rapé en latin, anglais, français, italien, allemand, espagnol...

Et puis, finalement, vient le temps de reprendre le chemin de la Piccadilly Station et de quitter la cité mancunienne pour aller retrouver les rues plus familères de Glasgow. Le voyage sera agrémenté par la surprise de se retouver en première classe - café compris - sans avoir rien demandé, pourtant (à côté d'un groupe d'Ecossais fort bruyants au demeurant).
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