vendredi 1 février 2008

Manchester, Jour 1

Vendredi 25 janvier 2008, 249e anniversaire de la naissance de Robert Burns. Le réveil s'agite vers 7h30 du matin, un train m'attend à Central Station à 8h40 - même si, techniquement, un café, un toast et une descente de colline-traversée diagonale de George Square puis de Buchanan Street plus tard, c'est moi qui vais arriver en premier, et donc attendre le train.
Direction : Manchester, England.
Objectifs : aller mettre à l'épreuve sur le terrain (comprendre, chez "l'ennemi") le caractère idiosyncratique ou non des idiosyncrasies qui font la fierté des Ecossais, changer d'air, et rendre visite à Charlotte, qui vient elle aussi de terminer son premier semestre, et qui attend elle aussi que commence le second.

En fait, Charlotte n'a pas complètement terminé son premier semestre, il lui reste un dernier compte-rendu de TP d'optique à affronter, ce qu'elle va s'effrocer de faire avant le week-end. Aux trois heures quarante de train qui séparent les deux villes (ah, les légendaires trains britanniques, qui ont toujours le mérite d'être confortables à défaut d'être rapides) vont donc succéder quelques autres heures d'errance/découverte de Manchester en solitaire. Sans plan, ni guide, ni indications sur les hauts lieux touristiques du coin, bien sûr, c'est là tout l'intérêt. Et c'est parti pour quelques heure d'errance-au-pif-à-travers-les-les-rues-mancuniennes, qui compteront pas mal de boucles et d'apparitions récurrentes des même places, bâtiments et noms de rue, mais pas de fourvoiement majeur, dieu merci.


Au premier abord, quand on vient de Glasgow, Manchester, c'est dépaysant sans vraiment l'être. Il y a les mêmes George Street, Cathedral Street ou autre King Street, les mêmes Starbucks tous les cent mètres, il y a même une statue de Wellington, tête nue ici (mais de toute façon, à Glasgow, ça fait des mois qu'il a perdu son couvre-chef) - n'en déplaise à Alex Salmond, l'Union du Royaume-Uni n'est pas si artificielle et absurde que ça. Ecosse-Angleterre, ou Blanc Bonnet et Bonnet Blanc, sauf que l'un des deux porte le kilt et récite des poèmes de Robert Burns avec un accent aussi imbuvable que l'Irn Bru qu'il sirote?
Pour couronner le tout, ce sont deux villes industrielles qui s'efforcent de sortir de plusieurs années de convalescence post-thatchérienne, sont envahies d'étudiants en mal de débauche sage, et où les grandes et riches bâtisses victoriennes font de l'ombres aux ruelles taguées et délabrées. Cieux gris, briques rouges. Accessoirement, ce sont deux villes bordéliques. Manchester est quand même plus petite, avec une palette plus rouge et plus sombre, et une atmosphère plutôt plus brute, plus triste et moins désinvolte. On s'attend presque à bousculer une chanson de Tom Waits titubante à chaque coin de rue, et on comprend assez vite d'où sort le rock névrosé et dépressif qui a fait beaucoup (même pas tout, hein, me faites pas dire ce que j'ai pas dit) de la personnalité musicale de la ville. Joy Division ou les Smiths, par exemple, ça ne pourrait en effet pas mieux coller (et c'est pas très étonnant, me direz-vous)...


Point positif pour qui a du temps à tuer et commence à tourner en rond parce qu'il ne faut pas s'aventurer trop loin, on est vite perdu, Manchester a son ancien quartier délabré en voie de reconversion par injection de communautés arty-délurées, organisé autour d'Oldham Street qui concentre friperies, brocanteurs de comics, arrières-cours transformé en atelier de tatouage ou en studio de décoration, cafés végétariens et disquaires indépendants. De quoi tuer une bonne heure, voire deux en prenant vraiment son temps, avant d'aller explorer (en s'y retrouvant toujours au hasard, faut-il le préciser) le centre plus rupin de la ville qui s'étire entre le Town Hall, King Street et une grande roue qui surplombe la cathédrale. Et puis... avec la nuit arrive finalement l'heure de la fin du match qui opposait Charlotte et le TP d'optique, qui sonne aussi la fin du flânage mancunien en solitaire, et le début de la vie en société et de l'immersion dans l'ethnie des Français en exil dans le nord anglais (bon, et des Anglais qui leur servent de voisins, aussi).


Car oui, contre toute attente, Manchester est un bon endroit pour qui veut voir une Parisienne, un Rennais, un Pipoteur originaire de Perpignan, un Lyonnais et un Grenoblois réunis autour du même plat de pâtes avant le début d'une des traditionnelles "corridor parties" qui constituent une des activités principales des freshers britanniques, et consistent peu ou prou à boire de l'alcool bon marché en s'entassant dans une cuisine de résidence universitaire puis dans le couloir attenant, au milieu de parfaits inconnus qui sont sans doute des amis d'amis du cousin de quelqu'un qui a été invité par un voisin d'une vague connaissance des organisateurs. Ca fini bien sûr tôt le matin par une jolie transformation du couloir en cimetière de canettes de bière arrosé du contenu des dites canettes et de la cuisine en capharnaüm indescriptible, mais ça n'est pas grave, puisque Charlotte habite dans une maison à 25 minutes à pied du lieu du forfait où nous ne sommes donc pas enfermées. Et donc, heureusement, ce premier jour à Manchester pourra s'achever au calme, loin des remous de la fin de soirée matinale et des relents de gueule de bois généralisée...

2 commentaires:

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